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Mar
March 28, 2020, 5:44 pm

01/04
Se retrouver en l'autre
parce que notre miroir est une prison.
Mettre un peu de nous dans le monde
parce que l'autre allume l'obscur.



02/04
Poétique du cœur et des révoltes.
La poésie comme arme de combat
La poésie comme âme de résistance.
Sous les mots comme sous la pierre
il y a toujours le cri de la lumière.



03/04
J'incendierai quelques idées pétrifiées
je brûlerai la litière des sédiments
parce qu'il faut, aux nuits violettes
se libérer des obscures blessures.



04/04
Etre l'hiver à jamais
ne plus déserter ce royaume
car aux soirs de belles passions
la cheminée est un paysage affamé
qui ensorcelle nos draps froissés.



05/04
J'ai laissé mes bagages sur la route
car aux entrées sans porte de l'harmonie
mon voyage se nourrit de mots nus.



06/04
Mourir d'un mot qu'on lit sur des gravats
mourir d'un visage où s'inscrit l'escale
mourir à la brûlure d'une larme sur des lèvres
mourir aux parfums d'alcool sur une bouche.



07/04
Un ciel bleu immense palpite comme un regard
c'est un appel au voyage dans cette transparence
pour conjurer les yeux aveugles de nos petits espaces
bien avant que s'installe la nuit et ses émois.






08/04
Il y a des jours rebelles où les mots ne parlent plus
il y a des heures de glaise où le fond des choses divague.
Alors le doute féroce, alors l'amertume de l'ennui
alors d'autres errances qui s'imposent à nos audaces.



09/04
Dans les chimères de la terre j'ai semé des graines de lumières
pour que mes enfances soient bleues et roses mes fins de vie.



10/04
Des aurores sanguines aux nuits barbares
ils greffent des flammes aux chants des colombes
et les délires des bombes aux déchirures charnelles.



11/04
Il faut marcher dans les chemins du demain
et se nourrir de ses terres parfumées
parce que dans l'exil se réveillent les choses.



12/04
Je suis le laboureur des vergers du soleil couchant
je cultive la nonchalance et l'enchantement du partage
je suis le repos du silence et l'allié des sens
je suis le lilas qui redonne du goût à la terre.



13/04
A la fleur d'avril qui pleure au soir
l'agonie de son éclat perdu sous la pluie
j'offre l'audace d'un clin d'œil ardent.



14/04
Près des recoins des cantiques d'orages
je pêche le temps en fuite dans des abîmes éphémères
j'attends le nulle part, l'improbable, le vague
je caresse l'obscur si près de la lumière
je m'abandonne à la dilution des replis de l'âme.
Les bastions de la raison ne nous préservent de rien.






15/04
Pour comprendre le parcours du soleil
et l'usure du temps
on ricoche parfois sur le printemps.



16/04
Les mains pleines du bleu de la terre
le regard porté par les ailes d'un papillon
l'esprit libre pour consommer chaque émotion
le cœur plein de fortunes gratuites
et toujours la jeunesse dans le terreau de la vie
pour réveiller les belles pensées.



17/04
Je suis né des mots qui ruissellent sur les jardins
je suis né des rires qui parfument l'été
je suis né des palpitations des fougères enivrées
je suis né des incandescences vertes de l'absinthe
je suis né de la docilité limpide d'une eau fraîche
je suis né des entraves bleues d'un ciel tutélaire
je suis né du monde et un jour peut-être je serai moi.



18/04
Crier ses silences quand les années vous broient
bousculer le temps pour avoir l'éternité.



19/04
Capter encore l'abandon d'un baiser
avant que la nuit ne cède au lendemain.
Laisser faire le voyage de nos mains
jusqu'au matin de nos deux vieillesses.



20/04
Presque ailleurs s'enfuit le temps
juste dans l'ouverture des mots.






21/04
A l'instant des fins, retourner en nous-mêmes
sous la transparence de la mort.



22/04
Mes rêves ne s'anéantissent pas dans ceux des nantis
nul ne peut les jeter au bord d'un trottoir.
J'ai toujours des envies de savoir voler.



23/04
J'écris le mouvement d'une intelligence politique
le divergent est mon postulat, on ne me domestique pas
j'habite les traces sauvages d'animaux qui résistent.



24/04
L'IA pousse comme un champignon sur des pensées insalubres
et la vie devient une image close sur un corps silencieux.



25/04
La mer porte ses musiques salées sur les cris d'oiseaux
et ses embruns dorés sur nos fragiles mémoires.



26/04
Dans les lambeaux de ma langue, les vestiges des mots.
Je ne sais pas reconstruire tous mes effondrements.






27/04
Le temps des rêves est celui du sauvage
alors j'ai pris la terre dans mes paumes
alors je suis parti loin de mes rêves
parce qu'il faut écouter les autres
et quitter ses abîmes permanents.



28/04
Derrière notre vieillesse, l'oubli
pourtant nous avançons vers le noir inerte
malgré les bégaiements et les désarrois du corps.



29/04
Ton regard est une rose noire
qui allume la peau comme un soleil frivole.
J'aime ce paradis têtu, fardage d'un amour bleuté.



30/04
Le mensonge comme ordinaire du négoce politique
l'argent comme moteur de toutes choses
la vie comme composition à l'aveuglement.

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