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Mar
March 28, 2020, 5:44 pm

01/06
Aux souvenirs qui argumentent sur le probable
Aux égarements du monde à cheval sur le temps
Aux chansons des mots sur le sens des jours
Aux points des erreurs où se meure l'exister
La traversée de l'écriture est une flamme fantôme.



Ecouter la voix de Barbara Strozzi


02/06
Jeter l'incandescence des mots en dehors de soi
Pour brûler l'injustice du monde.



03/06
Tu es née des ailes blanches de juin
Et tu as des paysages si tendres dans ton cœur
Que je tâtonne ton sommeil dans mon extase.


J' aspirerai à grande gorgée
Le temps qui coule dans tes veines
Et me laisserai charmer par tes mots poupons.



04/06
J'ai traversé le miroir des mots
Pour voir l'origine des choses.
J'ai vu des rêves, des fausses certitudes
Un peu de vérité, beaucoup de mensonges.



05/06
J'entends la voix du soleil qui se couche derrière ma fenêtre
Le dos rond, en apesanteur, il descend en faisant des spirales.



06/06
Le soleil m'a fait un pied de nez
Puis a jeté son chapeau par delà l'horizon.
.



07/06
Parfois mes espoirs sont douloureux
J'ai l'impression d'être fané
Ma vie permute avec la nuit.






08/06
Elle a des yeux comme des sourires
Des mots d'amour comme des déserts
Et du soleil au bord des lèvres.



09/06
Ici la mer a ciselé des archipels.
Armée d'un temps sans écho,
Ils écrivent des vagues aux frontons du futur.



10/06
L'oubli s'est échappé des mots
Il a déchiré le bruit du temps
Pour écrire l'histoire des hommes.



11/06
La lune glisse sur le sourire des enfants
le printemps épelle ses fleurs
l'ombre est la couleur du silence
un livre repose au contre-jour de ton poignet
à l'endroit des chants d'oiseaux la nuit a des brûlures
le liston des poèmes est la chair du rêve.
Je suis l'oubli de ce que je ne peux pas écrire.



12/06
J'aimerai protéger mes mots des idées de l'autre
Mais je sais qu'on avance en ouvrant les bras.



13/06
Transhumance du temps devant mes yeux
Comme un goût de sel sur l'absence.

14/06
Mon pays est celui des oiseaux et des fleurs
Mes frontières sont le sillage des nuages
Mon écriture chevauche le vent
Je suis orphelin des hommes.






15/06
Les dieux n'existent que dans l'espace du doute,
Ils sont si seuls dans les labyrinthes des évidences.



16/06
Arrogance des mots qui brisent les secrets du texte
L'œil est parfois molesté par l'errance de la phrase.



17/06
Le soleil déchire délicieusement mes paupières
Il tisse l'ombre qui dodeline sous les persiennes
Et répand son haleine angélique sur mes draps.
Des matins jaunes, il faut boire la source vagabonde.



18/06
Le chemin ne s'épuise jamais de voir passer les hommes
Le chemin revendique le plaisir lent de la durée
Le chemin présage l'émotion de la rencontre
Le chemin griffonne les rêves de nos semelles
Le chemin absorbe le poids de nos larmes
Le chemin nous prête les paysages intimes.
Il faut oser pousser la porte des chemins.



19/06
Un chemin répond à mon invitation
Rencontre improbable avec l'humus d'ici
Avec lui, des fleurs et des oiseaux
Moi, seuls mon visage et mon nom.



20/06
Soleil noyé pour que immensément vive demain
Il est l'heure du soir où luisent les flots
Cri d'un gouvernail, glas de mer, deuil solitaire
Mon cœur, au soir, s'emporte à la brume.






21/06
Aux journées alanguies, dormir dans l'herbe sauvage
Et boire du thé parfumé aux brumes blanches.



22/06
Ces visages sont comme une terre sans arbre
Défilés fantômes sans empreintes visibles
Nulle errance de rêves vers des ciels meilleurs.



23/06
J'ai le rire rustique comme la terre
J'adore chatouiller l'aisselle des arbres
Et tirer les poils du printemps
Je parle la langue des bourgeons
Et j'habite un ciel sans obus.
Il y a tant d'espace dans mes mots
Que la lumière des lacs est ma musique.



24/06
Se laisser engloutir par la grande houle du blé
Comme on se perd au port près des grands vents.



25/06
Nulle ombre aux lumières de demain
Aux oreilles des chemins les mots ont leur silence.
Prendre le chemin c'est passer de naguère à ici
En semant les pierres de son age.
Sur le chemin, mourir est une simple halte.



26/06
J'ai des souvenirs oubliés sur le sang du monde,
Sur les bombes éclatées aux fronts d'amis.
Les fleurs de la jeunesse sont des soleils rouges.








27/06
Savez-vous faire chanter le roseau
Et faire pleurer l'herbe ?
Et écouter le silence au fond de vous-même ?
Savez-vous faire danser le vent
Et faire étinceler le ruisselet ?
Et happer le désir qui ne sonne qu'une fois ?



28/06
Je me suis égaré loin des rois
Dans la démocratie des arbres muets
Là où la liberté habite les tonnelles
Et l'espérance l'embrasure des portes.



29/06
J'ai ouvert l'antivol du vélo pour aller vers les étoiles.
Mon pédalier est une mécanique perpétuelle
Il est l'émissaire qui force tous les seuils du voyage
Il écrit mille aventures où naissent de farouches plaisirs
Il est l'accouplement de la tête et des fleurs
Du ruisseau et du cœur, de la terre et de la sueur.
Il est la conclusion de la liberté unie au quotidien.



30/06
C'est un escargot avec sa casquette
Comme un paysan qui va aux champs.
Il voyage avec ses yeux
Nulle ombre sur son chemin
Qu'une trace blanche et douce.

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