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         La bourrasque au fond des poches








Une averse au long cours, au jour comme une nuit
Et nous, accrochés au vent qui ouvre le vide
Nous déplaçons chaque rêve aux frontières de la pluie
Nous entassons le temps dans les bagages de nos vies
Il est encore temps de construire le souffle de nos maisons
et d'abandonner l'écriture de nos histoires sous le pallaisson.
Nul besoin de hargne dans nos âmes, nos yeux seuls comme des océans,
Même s'il faut manger notre raison pour parfaire nos lendemains
Alors nous creuserons encore la terre pour l'éveil de la lumière.

Une averse auturière dans les chemins creux qui sentent l'aubépine
Et nous, dedans ce temps, toujours debout à tracer l'ombre de vie
Au mitant d'une brêche laissée par notre labeur à lire tous les livres.
Proximité de l'univers avec le temps qui nous salue d'un geste mystérieux
Et toujours ces grandes marées avec ses meutes qui basculent aux phares.
Se souvenir des étangs à l'odeur de genêt et des galets au fond des poches
Des bourrasques qui nous emmitouflaient de leur choeur craquant aux persiennes
Le front de l'enfance qui s'en va là-bas derrière l'esquisse de nos vies
Alors lui dire au-revoir au bout d'un champ de blé et s'enfoncer dans le monde.