Orage

(Photo philippe Boussion)



Vertige d'un orage mafflu qui déambule entre deux parapluies
il y a des trous dans le ciel
des brassées d'éclairs
des rêves d'éclairs qui se fanent
aux feuillages de la nuit.


Messe broyant la nuit
machinerie angoissante
l'orage mâche
remâche ses insomnies
porte ses sanglots aux jappements de ses vilebrequins.


Les hélices du vent hennissent sous la pluie
turbines barbares
ignorantes de nos angoisses.


Outrage de l'orage contre la nuit
lointains bleutés
temps altéré
silence distordu.


Arabesques d'ombres
chairs inquiétantes de l'horizon
bifurcations électriques
vieillir dans les zigzags des cicatrices.


Quelle main assez grande pour emprisonner l'orage ?
Quel dieu pour porter son cadavre
aux cendres de l'absence ?