Modifier



          Pauvre enfance





(Photo Philippe Boussion)



Le vent ne connaît pas la distance.
Il va en pleine lune depuis les bas bords jusqu’aux gisants des plages
En laissant son vacarme dans la poche des vilains.
Vous savez, ceux qui trébuchent sur leur soif
Qui restent coincés dans ce paysage d’eau salée.
Pauvres fleurs venues se faner aux portes des riches
Les eaux miroitent au fond de leurs yeux sombres.


Petits matins aux têtes pâles et immobiles, plongées dans le sable
Aux tissus inertes, aux ombres éparpillées
Aux sacs ouverts, loin des destinées promises.
Matins violents au vent suave de la Méditerranée.
Matins ruisselants de mort à l’affût des illusions de l’enfance.
Corps recroquevillé, épuisé dans ce jour nouveau
Tu n’attends plus rien de ce temps qui dépose ses cendres
Demain, pour toi, n’existera pas.


Pauvre enfance !