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         Mohandas Karamchand Gandhi


             (1869-1948)

             Le sel de la paix.



    L’exil pour apprendre la lutte. Gandhi connaît.

    Après ses études en Angleterre il retourne en Inde où il a ses premiers conflits avec les autorités britanniques. Pour ne pas se soumettre il part en Afrique du sud exercer le métier d’avocat. Là, il découvre les discriminations faites aux noirs, aux Indiens et aux asiatiques. Il participe malgré tout à la première guerre des Boers et plus tard à la seconde, contre les zoulous, dans un corps d’ambulanciers (1).
    Il trempera son caractère dans le ferment de l’injustice sociale et portera la lutte contre le pouvoir colonial britannique.
    Il retournera en Inde en 1915.
    Prêcheur de la non-violence, il a usé du jeûne et de la grève pour la défense de la dignité des indiens.
    Le jeûne était sa parole, la marche l'écriture de sa rébellion.
    Il fût de toutes les luttes. Grèves générales, campagne de non-coopération et de boycott, organisation de la production de tissus, refus de payer l'impôt britannique, jeûnes, campagne de reconstruction des villages, amélioration du statut de la femme etc...
    Les britanniques, ces oppresseurs féroces aux lèvres furieuses d’où dégouline l'orgueil, avaient confisqué le sel des pauvres, ils avaient fait du sel le levier de leur tyrannie. Il allait en faire le sel de la lutte, le sel de la liberté.
    Aboutissement de quinze années de lutte contre l'aliénation de son peuple par les colons anglais, Gandhi va faire de l'impôt sur le sel un objectif de sa campagne de désobéissance.
    Gandhi allait poser ses deux pieds dans la paix là où d'autres eussent trempé leurs mains dans le sang.

    La veille de la grande marche, il écrivit son discours avec l'eau de la Sabarmarti et c'est sur ses rives sacrées qu'il allait conduire la légende ardente de cette marche éclatante. Trois cents kilomètres de soleil, trois cents kilomètres de lumière brûlante. Vingt cinq jours à mastiquer son éblouissement de cette foule croissant chaque jour.
    Le 6 avril 1930, Gandhi recueille un peu de sel au bord de la mer puis déclare : «Aujourd’hui, tout l’honneur de l’Inde est symbolisé par une poignée de sel dans la main des résistants non-violents. Le poing qui tient ce sel pourra être brisé, mais ce sel ne sera pas rendu volontairement.»
    C'est le début de l'épopée vers les marches du palais du vice-roi Lord Irwin puis vers la liberté de l'Inde qui viendra plus tard.
    Le lotus a triomphé de l’Union Jack. Mais la morgue des Anglais et leur arrogance raciale sont sans égales. Après la rencontre de Gandhi et d'Irwin, Churchill dira : « C’est un spectacle effrayant et nauséabond de voir Monsieur Gandhi, cet avocat séditieux qui joue maintenant au fakir, gravir à moitié nu les marches du palais du vice-roi pour parlementer d’égal à égal avec le représentant de l’empereur»
    Qu'importe, c'est Gandhi qui écrit l'histoire de son pays, c'est lui qui inscrit l'indépendance de l'Inde dans l'histoire.

    Le fascisme hindou assassinera le Mahatma par balles le trente janvier mille neuf cent quarante-huit.

    De l’âme ardente du Mahatma venait de naître la légende Gandhi.


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Mohandas Karamchand Gandhi


Il y a un grand rêve
Comme la fleur d'une flamme
Qui dévore l'âme dans ce lieu de misère.
Te voilà dans un drap blanc
Dans ta pauvreté, dans ton haillon
Comme une fleur dans une flamme.


Les spectres impérialistes déversent leurs traumatismes
Mais tu n'as pas peur Gandhi.
La fleur ne tremble pas.
Leurs armées ne valent pas une seule de tes pensées.
Il y a un grand rêve sous tes caresses
Comme une brûlure de fleur.


Le goût du sel fut ton pèlerinage
Dans cet asile sans arme.
A l'extérieur gueulaient les fusils
Contre la révolution de la paix.
La fleur contre les canons.


Trente mille déguenillés chantent le sel.
Soixante mille iront pourrir dans les prisons.
La fleur chante sous les sacrifices de Moloch.


Les armées de l'empire toussent dans leur coma
Elles s'écroulent sous les pas de ta marche
Tes légions de miséricorde chantent
La fleur s'épanouit, elle s'éloigne de l’abîme.



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  (1) Ironie de l’histoire, Winston Churchill participa à la guerre en tant que soldat.