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          Henri David Thoreau


            (1817-1862)

            Le jardinier de la paix.

    Henri David Thoreau a scié les chaînes qui le liaient à ses outils pour ne pas être «l'outil de ses outils» puis il a mis des plumes à ses mots et il a ouvert avec eux les routes migratoires de la désobéissance civile.

    Il lui fallait un territoire vierge pour y déposer les œufs de ses expériences et de ses réflexions. Sa migration s'acheva sur les aimables rivages de l'étang Walden en Nouvelle Angleterre.

    Ici, faire le silence en soi puis l’écouter. Et surtout le sentir.
    Ici, allumer son obscurité et percevoir la voix de la bougie.
    Ici, laisser les comètes de ses pensées courir avec les daims.
    Ici, laisser son regard rôder dans la forêt et voyager avec les lueurs de l’aube.

    La hache et le rabot furent ses seules pensées pendant six mois, le temps de la construction d'une petite cabane en bois qui lui donnera toute l'autarcie nécessaire à l'essor de ses méditations et de ses raisonnements.
    Ensuite, la terre et la sueur le nourriront.
    Il cultivera ses pommes de terre et ses haricots, il passera des journées assis au soleil en laissant divaguer ses pensées dans le creuset de sa révolte solitaire.
    Ici, à l’écart du monde, s’élaboreront ses critiques du monde.
    Ici, éloigné de son village, il s’emploiera à une expérience de vie autonome pour donner à ses contemporains l'exemple d'une vie naturelle, pour y élaborer le concept de la "simplicité volontaire", pour y radicaliser et y affermir ses rhétoriques contre la société industrielle et contre la dictature des états, pour y affiner les priorités des devoirs moraux sur les obligations illusoires de la citoyenneté.

    Henri David Thoreau s’asseyait devant sa cabane et composait une musique avec les chants séduisants des grives et les doux ramages des pins. Il se faisait le public enthousiaste de la nature et considérait ces concerti sauvages comme autant d’incursions musicales dans sa solitude.

    Henri David Thoreau est arrêté et emprisonné en juillet 1846 pour avoir refusé de payer ses impôts à un état qui autorise l’esclavage et qui mène une guerre contre le Mexique pour étendre cet esclavage.
    Cet événement sera le ferment de «La désobéissance civile» (1) , inspiration de Gandhi , Luther King, Mandela, des mères de la place de Mai en Argentine et bien d’autres encore.

    Henri David Thoreau sera l’initiateur posthume du courant végétarien, du modèle des parcs nationaux, de l’écologie politique (2).
    Ses idées nourriront le mouvement libertaire et l’écologie politique.


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Henri David Thoreau


Les arbres jouent du piano
Dans ta prairie près du ruisseau
Et tu coupes les arbres pour faire ta maison.
Ta maison devient une salle de concert
Où la musique, la liberté
et les rêves te font l’amour.


Ton jardin est un océan doré
Où naviguent tes patates, tes carottes,
Et ton indépendance.


Les grives viennent fumer leur opium
Assises sur ton parvis au lever du jour,
Et toi qui les connaît par leur nom
Tu déposes ton amour sur leurs ailes
Comme une réponse souriante
A ceux qui tuent la dignité.



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     (1) https://www.audiocite.net/livres-audio-gratuits-documents/henry-david-thoreau-la-desobeissance-civile.php
     (2) L'écologie technophobe de Thoreau Michel Onfray