Hubert Reeves

            (1932 ....)

              La paix cosmique.



    Hubert Reeves s'est mis en marche dès l'enfance pour
explorer le monde et le cosmos. Sa vie est une longue marche.

    Hubert Reeves est un marcheur à part. Il va beaucoup plus
loin que tout le monde. Il arpente des contrées si éloignées qu'elles
nous sont inconnues et inaccessibles. Ses balades se comptent en
milliards d'années lumière.
    Il bourre son sac à dos de théories puis s’en va parcourir
l'univers ou l'infiniment petit. Il pose ses pas sur l'atome ou sur les
galaxies, agrafe des méditations dans le cosmos et met de l'ordre
dans la matière mais aussi dans tes idées lorsque tu as le bonheur
de lire ses livres.

    Hubert Reeves est allé très très loin ce qui ne l’empêche pas
de regarder près de lui et de s’apercevoir que l’humanité a besoin
d’être humanisée et donc, depuis, il marche beaucoup pour
«l’humanisation de l’humanité».

    Il nous dévoile qu’aller sur l’ombilic de l’univers détruit
l’idée du mythe d’une vérité universelle. Que cela nous immunise
des certitudes définitives et du chauvinisme intellectuel. L’univers
nous apprend des sentiers pour nous extraire de nos enfermements,
de nos petits horizons et nous fait accepter enfin, les visions
multiples du monde.

    Hubert Reeves est plein de gentillesse et il aime partager
son savoir. Deux mille cinq cents conférences données dans le
monde. Il est à l'origine de la "Nuit des étoiles". Il explique que la
connaissance des structures de la matière et de la vie c'est une
autobiographie de sa propre vie. La vulgarisation scientifique est un
moteur sur le chemin de l’humanisation de l’humanité.

    Hubert Reeves nous surprend. Non pas en affirmant que
l’univers est âgé de quatorze milliards d’années mais en nous
expliquant comment les chercheurs ont pu aboutir à cette certitude.

    Il nous explique aussi que notre corps émet de la lumière
sous forme de rayons infrarouges. Que notre corps, par ses
réactions chimiques émet autant d’énergie qu’une ampoule de cent
watts et que si on compare l’énergie d’un gramme de notre corps
avec celle produite par un gramme de soleil, on sera surpris de
constater que nous sommes beaucoup plus actifs que le soleil.

    -«Votre cerveau, quand vous lisez ces pages, dégage cent mille
fois plus d’énergie par gramme que le soleil».

    Hubert Reeves questionne, élabore, conceptualise, fabrique,
théorise, façonne, illustre, démontre, examine, expérimente,
critique, observe, compare, raisonne, cherche, s’interroge,
prospecte, apprend. Il accepte cependant que les limites de notre
cerveau nous empêchent de sonder en profondeur les limites du
cosmos.

    Hubert Reeves nous attend sur «Le banc du temps qui
passe» (1) et son beau visage est une invitation à s’asseoir près de lui
pour écouter le voyage de la vie, le voyage de sa vie.
    Il faut suivre ses pas sur le chemin de l’éveil au plaisir de
vivre. Il faut plonger avec lui dans les sources de joie procurées par
le contact avec la nature.

    Merci Monsieur Reeves d’avoir replacé, avec Darwin et
d’autres, l’homme au sein de la grande famille des animaux et merci
de combattre le mal fait à nos frères animaux.


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Hubert Reeves


L’espace est un vieux poète dénudé.
Il déambule dans tes nuits
En mangeant tes rêves.
Alors,
Alors tu as mis de la musique dans tes poches
Et de l’amour dans tes étoiles
Et tu es parti sur ton cheval à bascule
Laissant les fleurs lire tes poèmes
Et les violons chanter l’infinitésimal.

Là-haut, dans les océans d’un million d’années
Vivent des dinosaures que tu nourris avec du pain
Et des poêlées de fleurs.
Tu es l’argonaute des galaxies
Tu regardes l’univers dans les yeux
Pour connaître son âge.

Quant meurt une étoile
tu la poses sur le carton d’une boite
Puis tu «l’encielles» avec des pelletées
du pollen des nébuleuses.
Alors,
Alors les roses pleurent tes funérailles d’étoiles
Et tu entends la tristesse des abeilles.
Alors tu entends déjà le gazouillis des nuages
Qui rôdent dans les premières lueurs
A l’aube du monde.


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     (1) Hubert Reeves, «Le banc du temps qui passe». Seuil
Hubert Reeves est vraiment très doué pour expliquer simplement les choses difficiles à
appréhender. Il faut lire aussi le très lumineux «Je n’aurai pas le temps». Points